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Science & Tech

Innovations en matière de logement au Nunatsiavut

  • Jun 18, 2015
  • 756 words
  • 4 minutes
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Le 1er décembre 2005, les Inuit du Labrador ont atteint l’autonomie gouvernementale avec l’entrée en vigueur de l’Accord sur les revendications territoriales des Inuit du Labrador et de la Constitution des Inuit du Labrador. Au cours de la décennie suivante, ces Inuit — dont la région s’appelle Nunatsiavut, « notre beau pays » en inuktitut — ont réalisé des progrès importants en santé, en éducation et en culture, mais des défis demeurent. Entre autres, une pénurie de logements, et des habitations qui requièrent des réparations majeures et qui sont difficiles à chauffer l’hiver.

« Nous sommes aux prises avec le surpeuplement et l’itinérance », dit Tom Sheldon, directeur de l’environnement pour le gouvernement du Nunatsiavut, « et près de la moitié de nos ménages manquent d’argent pour se chauffer correctement. Il s’agit d’une crise qui touche la santé et le bien-être de nos collectivités ». Sheldon fait partie d’une équipe qui utilise des connaissances locales et une expertise externe pour trouver une solution. Leur projet, Healthy Homes in Thriving Nunatsiavut Communities, vise à garantir un chauffage abordable dans de nouvelles maisons adaptées à la vie au Nunatsiavut. « Nous avons d’abord consulté des aînés et des jeunes », dit Sheldon, « car ils sont moins susceptibles d’avoir accès à un logement par l’entremise des programmes existants. Nous leur avons demandé ce qu’ils souhaiteraient dans une maison. »

Parmi leurs suggestions, notons : grand porche d’entrée pour entreposer l’équipement de chasse et les bottes en peau de phoque, à conserver dans un endroit frais; grand évier en inox pour préparer les peaux de phoque ou nettoyer les poissons; étage principal à aire ouverte pour mieux socialiser et surveiller les enfants; et deuxième chambre à coucher où les aînés peuvent accueillir un aidant ou un enfant dans le contexte d’une famille d’accueil, ou bien où un jeune couple peut coucher son premier-né.

Les maisons mal chauffées exigent souvent des réparations coûteuses en cas de gel de la tuyauterie, de dommages causés par l’humidité ou la moisissure, mais quelques changements simples peuvent être salutaires. De grandes fenêtres orientées vers le sud captent la chaleur du soleil, et une conception simple réduit les coins et les arêtes, les zones les plus froides à l’analyse thermique. Une toiture étanche sans grenier élimine le risque d’entrée de neige par les évents de toit, un problème croissant associé aux changements climatiques qui amènent plus de tempêtes et des vents plus forts. Une isolation, des fenêtres et des portes de grande qualité complètent le portrait.

L’architecte Alain Fournier a intégré ces caractéristiques au projet pilote d’un immeuble à six logements dont la construction à Nain se fera cet été. Comme le développement de nouveaux terrains à bâtir coûte plus de 200 000 $, un immeuble à logements multiples (inhabituel au Nunatsiavut où les maisons unifamiliales sont la norme) est plus rentable. « Nous pouvons réinvestir les économies dans la sécurité énergétique, dans des maisons adaptées à la culture et aux frais de réparation inférieurs, et dans une plus grande satisfaction du propriétaire », explique Sheldon.

Une fois les résidents installés, l’équipe du gouvernement du Nunatsiavut travaillera avec des chercheurs de l’Université Laval (Québec) pour évaluer les immeubles. « On analysera les coûts de chauffage et la qualité des logements. Nous demanderons aux gens ce qui fonctionne ou pas, ce qui devrait être changé, etc. », dit Sheldon. « Si les résultats sont positifs, nous espérons adapter le projet et le reproduire. »

Le projet fait partie d’un programme de développement communautaire plus large qui a remporté le prestigieux Prix Inspiration Arctique 2013 assorti d’une somme de 350 000 $. Mais pour le peuple du Nunatsiavut, selon Sheldon, la véritable récompense est beaucoup plus fondamentale. « Nous espérons construire des logements abordables, adaptés à la culture et au climat qui auront un effet d’entraînement sur la santé, le bien-être et le sentiment d’appartenance. Voilà un pas concret vers des collectivités plus saines. »

Voici le plus récent numéro d’une série de blogues sur les questions polaires et la recherche connexe présentée par Canadian Geographic et Savoir polaire Canada. Le Blogue polaire est publié en ligne toutes les deux semaines et certains blogues sont mis en vedette dans Canadian Geographic.

Savoir polaire Canada est une nouvelle organisation de recherche fédérale qui provient de la fusion de l’ancienne Commission canadienne des affaires polaires et du projet de la Station canadienne de recherche dans l’Extrême-Arctique d’Affaires autochtones et Développement du Nord Canada. Pour en savoir davantage, veuillez consulter canada.ca/fr/savoir-polaire.

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